Contrôle des résidus chimiques dans les fruits : il faut agir à la source, en collaboration avec la police

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Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a demandé aux services spécialisés de collaborer étroitement avec les forces de police pour traiter sévèrement les infractions telles que : l’utilisation de certificats phytosanitaires falsifiés, la falsification des résultats d’analyses pour les procédures de dédouanement et l’exportation des fruits.

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Produits agricoles et fruits exportés à une frontière au Nord – Photo : C.TUỆ

M. Hoàng Trung, vice-ministre du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MADR), a partagé ces informations lors d’un entretien avec Tuổi Trẻ concernant les mesures pour contrôler la qualité des fruits avant leur exportation vers la Chine, suite aux nouvelles restrictions imposées par l’Administration générale des douanes chinoise sur certains fruits vietnamiens.

M. Trung a déclaré : « Le MADR collabore étroitement avec l’Administration générale des douanes chinoise. Si une violation ou un lot suspect est détecté, le Vietnam révoquera immédiatement les autorisations et suspendra l’exportation des codes concernés. »

Interdiction absolue des produits chimiques prohibés

Quelles ont été les réactions des autorités vietnamiennes ?

  • Dès réception de l’avertissement, le MADR a ordonné à la Direction de la Protection des Plantes de collaborer activement avec les douanes chinoises pour faire reconnaître les laboratoires d’analyse. Neuf laboratoires ont déjà été approuvés par la Chine.

Le ministère a aussi soumis six dossiers supplémentaires en attente d’approbation, pour répondre à la forte demande d’exportation, notamment durant la saison de la récolte du durian et d’autres fruits vietnamiens.

Le ministère a aussi demandé aux services spécialisés de coopérer avec les autorités locales pour déployer des modèles de gestion de la sécurité alimentaire des produits agricoles, notamment concernant l’usage des produits chimiques dans les zones de culture et les centres d’emballage. Ces zones d’exportation s’activent à mettre en œuvre ces mesures.

Nous avons également exigé une coopération étroite avec la police pour sanctionner sévèrement les infractions telles que l’utilisation de certificats phytosanitaires falsifiés ou la falsification des résultats d’analyses pour les procédures douanières.

En parallèle, en collaboration avec les douanes chinoises, si une violation est détectée ou un lot suspect signalé, le Vietnam révoquera immédiatement les autorisations et suspendra l’exportation des codes concernés.

Certains entreprises hésitent à reprendre l’export en raison des contrôles renforcés par la Chine, quel est votre conseil ?

  • Selon les rapports quotidiens des services phytosanitaires aux postes frontaliers, les camions transportant des fruits, y compris les durians, respectent bien les procédures de contrôle rapide et peuvent exporter sans blocage.

Lorsque les autorités chinoises effectuent leurs contrôles réglementaires, les éventuelles infractions sont communiquées à temps. Le ministère collaborera alors pour résoudre les problèmes identifiés.

Cependant, les producteurs et entreprises doivent bien comprendre que leurs produits doivent toujours respecter les réglementations et exigences des marchés d’exportation, en particulier l’interdiction stricte des produits chimiques prohibés ou des dépassements des seuils maximum autorisés.

La solution durable est la mise en place de programmes de contrôle de la sécurité alimentaire dès la culture, dans les zones de production, les centres de conditionnement, de transformation et de stockage.

Déploiement rapide des contrôles à la source

Avec neuf laboratoires reconnus par la Chine, cela suffit-il pour répondre aux besoins d’analyses lors de la saison de la récolte du durian ?

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À ce jour, les laboratoires d’analyse répondent entièrement aux besoins d’exportation vers le marché chinois.

Pour éviter tout blocage lié à un manque de laboratoires ou à un volume trop important d’échantillons à analyser, le ministère a ordonné de renforcer les ressources humaines, matérielles et techniques des laboratoires.

Nous encourageons également les entreprises à coopérer avec les laboratoires pour contrôler l’utilisation des substances actives conformément aux exigences du pays importateur. Cette collaboration est déjà très bien appliquée. Récemment, les deux parties ont convenu d’une méthode d’échantillonnage, ce qui a considérablement réduit le nombre de lots non conformes.


À long terme, quelles solutions le ministère propose-t-il pour que la Chine lève rapidement cette réglementation ?

Conformément aux demandes chinoises, le ministère a demandé aux organismes concernés, en collaboration avec les autorités locales, d’évaluer les causes et les risques liés aux substances actives susceptibles de dépasser les limites maximales autorisées par la Chine. Il a aussi donné des directives pour des pratiques agricoles techniques durables, afin que producteurs et entreprises soient plus responsables.

Le ministère finalise en urgence des rapports techniques (causes et solutions) à envoyer à la Chine, pour négocier un retour au protocole signé entre les deux pays, afin d’éviter l’application des mesures supplémentaires actuelles.

Par ailleurs, la Direction de la Protection des Plantes est chargée de mettre en place un programme de surveillance des résidus de substances actives sur toutes les zones de production de fruits exportés, avec un contrôle dès la production.

Par exemple, dans les provinces de Tiền Giang et Long An, tous les fruits destinés à l’exportation sont contrôlés à la source dans ce cadre, garantissant le respect des limites maximales autorisées par la Chine.


Forte baisse des exportations de durian

Selon le ministère, de début janvier au 10 février, le Vietnam a exporté environ 3 500 tonnes de durian vers la Chine, soit une baisse de 80 % par rapport à la même période l’an dernier.

M. Hoàng Trung explique que cela résulte des mesures supplémentaires imposées par les douanes chinoises sur plusieurs fruits vietnamiens (durian, jacquier, pitaya), mesures applicables non seulement au Vietnam mais aussi à d’autres pays.

« La nouvelle réglementation exige que les lots de fruits soient accompagnés d’analyses sur certaines substances chimiques d’intérêt pour la Chine, et que les laboratoires d’analyse soient reconnus par la Chine », précise-t-il.

Le ministère poursuit la finalisation des dossiers pour signer un protocole d’exportation du pamplemousse, accélère la signature de protocoles pour le fruit de la passion et le piment (actuellement en phase pilote), et facilite les contrats entre entreprises pour l’exportation de noix de coco fraîche et de durian congelé.

À ce jour, sept entreprises ont reçu l’agrément chinois pour exporter, ce qui stimule les exportations.


Chute du prix du durian, les producteurs subissent la pression des commerçants

Il y a un an, le prix du durian dans le delta du Mékong dépassait 200 000 dongs/kg, alors qu’il ne vaut plus aujourd’hui que 50 000 à 80 000 dongs/kg selon la variété, causant de grandes difficultés aux producteurs.

M. Nguyễn Văn Lợi (41 ans, de Bình Phú, district de Cai Lậy) raconte avoir vendu récemment plus d’une tonne de durian thaïlandais à 39 000 dongs/kg, soit moins d’un cinquième du prix d’il y a un an.

« L’an dernier, sur la même surface, j’avais vendu pour plus de 200 millions de dongs. Aujourd’hui, ce n’est que 40 millions », déplore-t-il, ajoutant que ce prix ne couvre même pas les coûts.

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M. Tùng, de Cái Bè (Tiền Giang), a réussi à récolter et vendre son durian hors saison avant le Nouvel An lunaire 2025, réalisant un bénéfice net de plus de 2 milliards de dongs – Photo : MẬU TRƯỜNG

Selon M. Lợi, cette année, à cause du climat défavorable, les coûts d’engrais et de pesticides pour le durian ont augmenté, tandis que le rendement est resté plus faible que les années précédentes. Les producteurs comptaient sur un prix de vente élevé pour compenser les pertes, mais ils n’avaient pas prévu une chute aussi forte des prix.

M. Nguyễn Văn Bảy, autre producteur local, a vendu récemment plus de 3 tonnes de durian à 30 000 dongs/kg. Le prix plus bas s’explique par une qualité inégale des fruits.

« Avant, les commerçants achetaient facilement mon durian, maintenant ils trouvent toutes sortes de prétextes pour baisser le prix, disant que les fruits ne sont pas beaux ou que les épines sont mauvaises », déplore M. Bảy.

Le même jour, dans plusieurs zones des districts de Cai Lậy, Cái Bè (Tiền Giang) et Châu Thành (Bến Tre), de nombreux acheteurs proposaient pour les durians thaïs de catégorie A entre 78 000 et 80 000 dongs/kg (2,7 pièces par caisse, entre 1,9 et 5,2 kg), et pour la catégorie B entre 58 000 et 60 000 dongs/kg (2,5 pièces par caisse, entre 1,7 et 5,5 kg). Certains acheteurs achetaient aussi en vrac (fruits mélangés) à 52 000 dongs/kg.

Un commerçant de durian à Cai Lậy a indiqué que malgré la reprise après le Têt, son entreprise fonctionne au ralenti car l’export vers la Chine reste risqué.


Production en baisse

Le delta du Mékong est la deuxième plus grande région de culture de durian au Vietnam (après le Tây Nguyên), avec plus de 33 000 ha et une production de 371 000 tonnes, soit plus de 43 % de la production nationale.

La province de Tiền Giang est la plus grande zone de culture de durian dans la région avec environ 21 790 ha. La province de Bến Tre en compte environ 2 000 ha.

M. Huỳnh Quang Đức, directeur adjoint de l’Agriculture à Bến Tre, a déclaré que comme la plupart des durians de sa province sont vendus sur le marché intérieur, ils ont moins été affectés par la baisse des prix.

De plus, les producteurs de durian de Bến Tre échelonnent leurs récoltes et ont vendu avant le Têt 2025, donc peu de fruits sont disponibles actuellement. À Tiền Giang, les durians hors saison vendus avant le Têt atteignent des prix supérieurs à 100 000 dongs/kg.

Source : CHÍ TUỆ – MẬU TRƯỜNG, Journal Tuổi Trẻ

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