Craignant la perte d’un marché d’un milliard de dollars en raison de violations des normes relatives aux résidus chimiques, l’Association des producteurs de durians de Dak Lak a proposé d’établir des zones « alerte rouge » pour les vergers ne respectant pas la réglementation.
Dans un document officiel adressé au ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, M. Do Duc Duy, M. Vu Duc Con – président de l’Association des producteurs de durians de Dak Lak – a recommandé que le ministère examine l’ensemble du processus de délivrance et de gestion des codes de zones de culture et des codes des stations de conditionnement pour l’exportation.
Pour les vergers présentant des signes de violation ou déjà sous avertissement, l’Association propose d’appliquer un mécanisme de zonage en « alerte rouge ». Une fois la cause et la gravité de l’infraction déterminées, les organismes de gestion devraient élaborer un protocole de réhabilitation axé sur des pratiques agricoles sûres et durables. Le ministère est également invité à mettre en place un cadre juridique clair et transparent afin d’harmoniser la délivrance des codes, créant ainsi des conditions favorables pour que les entreprises et coopératives qualifiées puissent participer à la chaîne d’approvisionnement destinée à l’exportation.
Cette proposition intervient dans le contexte d’avertissements répétés émis par l’Administration générale des douanes de Chine depuis la fin de l’année 2024, après la détection de résidus de cadmium – un métal lourd toxique – dans plusieurs cargaisons de durians. Plus inquiétant encore, certains échantillons ont également révélé la présence d’Auramine O, un additif alimentaire interdit, associé à un risque de cancer. La Chine exige désormais que 100 % des expéditions de durians présentent des résultats d’analyses pour le cadmium et l’Auramine O avant le dédouanement. Toute violation entraînera la suspension des codes de zones de culture et des stations de conditionnement concernés.

L’Association des producteurs de durians de Dak Lak a annoncé qu’elle collabore avec l’Institut des sciences agricoles et forestières des Hauts Plateaux du Centre afin de réaliser un échantillonnage à grande échelle pour évaluer les niveaux de résidus de cadmium et d’Auramine O, ainsi que pour en retracer l’origine. À long terme, la province de Dak Lak prévoit de développer son propre ensemble de normes visant à contrôler la qualité du durian à la source, dans le but de garantir des exportations durables et de maintenir sa position sur le marché chinois.
Cependant, l’Association a exhorté le ministère à publier rapidement des normes techniques et à intégrer des technologies de test rapide sur site pour évaluer les indicateurs de sécurité alimentaire avant la mise sur le marché ou l’exportation des produits. Pour les cargaisons présentant de graves violations chimiques, au lieu de les réorienter vers le marché intérieur, les autorités devraient les détruire afin de protéger la santé des consommateurs et de préserver la réputation du secteur.
Le Vietnam compte actuellement plus de 150 000 hectares de plantations de durians, mais seulement 20 % disposent de codes de zones de culture autorisant l’exportation officielle. À Dak Lak – la principale province productrice de durians des Hauts Plateaux du Centre – la production de cette année est estimée à 500 000 tonnes, la saison principale de récolte approchant. La plupart des codes de zones de culture de la province ne répondent pas aux exigences techniques ni aux réglementations relatives aux pesticides, ce qui affecte la qualité des produits et leur compétitivité internationale.
La Chine reste le plus grand marché d’exportation du durian vietnamien. Depuis la signature du protocole bilatéral de quarantaine végétale en 2022, le chiffre d’affaires des exportations de durians du Vietnam a atteint 3,2 milliards de dollars américains en 2024, faisant de ce fruit l’un des produits agricoles à la croissance la plus rapide du pays.
Source : Thi Ha – VnExpress
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